L’apnée du sommeil est un trouble encore trop souvent méconnu, bien qu’il concerne un grand nombre de personnes. Derrière de simples ronflements ou une impression de sommeil agité, ce syndrome respiratoire se traduit par des pauses répétées de la respiration pendant la nuit. Ces interruptions privent l’organisme d’un apport suffisant en oxygène et fragilisent progressivement la santé.
Dans cet article, nous faisons le point sur les risques majeurs liés aux apnées du sommeil, sur les conséquences à long terme qu’elle peut entraîner et sur les solutions qui permettent d’en limiter les dangers.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un syndrome respiratoire caractérisé par des interruptions involontaires de la respiration pendant le sommeil. Ces pauses, appelées apnées lorsqu’il y a un arrêt complet et hypopnées lorsqu’il s’agit d’une diminution du flux d’air, surviennent à cause d’un relâchement des muscles de la gorge qui bloque partiellement ou totalement les voies respiratoires supérieures.
Le trouble le plus fréquent est le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Chaque épisode peut durer de quelques secondes à plus d’une minute et se répéter plusieurs dizaines de fois au cours de la nuit. À chaque interruption, le cerveau envoie un signal d’alerte pour relancer la respiration, provoquant un micro-réveil. Le dormeur n’en a pas toujours conscience, mais son sommeil est fragmenté et perd sa fonction réparatrice.
Les risques immédiats dans la vie quotidienne
Les effets de l’apnée du sommeil se font ressentir quotidiennement, parfois de manière dangereuse.
Fatigue chronique dès le réveil
En raison des micro-réveils répétés, le sommeil n’atteint pas ses phases profondes et réparatrices. Le patient se réveille avec une impression de nuit incomplète, même après plusieurs heures passées au lit. Cette fatigue permanente s’accumule jour après jour et nuit gravement à la qualité de vie.
Somnolence diurne excessive
La somnolence en journée est l’un des symptômes les plus caractéristiques. Elle se traduit par des endormissements involontaires au travail, devant la télévision ou même au volant. Cette baisse de vigilance constitue un danger réel pour la personne concernée et son entourage.
La somnolence engendrée multiplie par plusieurs fois le risque d’accident de la circulation. Ce phénomène ne concerne pas seulement la conduite : il augmente aussi les accidents domestiques liés au manque de concentration.
Baisse de concentration et troubles cognitifs
Un sommeil interrompu nuit directement aux fonctions cognitives. Les patients souffrent de difficultés de concentration, de trous de mémoire et d’une réduction de leurs performances intellectuelles. Ces troubles peuvent perturber le travail, les études et la vie sociale.
Irritabilité et troubles de l’humeur
Le manque de sommeil réparateur influence aussi la sphère émotionnelle. Les personnes atteintes d’apnée du sommeil deviennent souvent irritables, sujettes à des accès de nervosité ou à des changements d’humeur fréquents. Dans certains cas, cela peut même évoluer vers un état de dépression légère.
Les risques cardiovasculaires et métaboliques
Les apnées exercent une pression continue sur le système cardiovasculaire et métabolique. Les conséquences peuvent être graves si le trouble n’est pas pris en charge.
Hypertension artérielle
Chaque pause respiratoire entraîne une chute du taux d’oxygène dans le sang. Le corps réagit en activant le système nerveux, ce qui provoque une élévation de la pression artérielle. Au fil du temps, cette stimulation répétée conduit à une hypertension.
Maladies cardiaques
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) augmente considérablement le risque de développer des pathologies cardiaques. Le cœur est soumis à des efforts supplémentaires à cause des variations d’oxygène et de la pression sanguine. Cette surcharge peut provoquer des troubles du rythme cardiaque (arythmies) et favoriser l’apparition d’une insuffisance cardiaque.
Infarctus du myocarde
Les patients souffrant d’apnée du sommeil sont également plus exposés aux infarctus. La combinaison de l’hypertension, du manque d’oxygène et du stress cardiaque favorise l’obstruction des artères coronaires. L’infarctus peut alors survenir brutalement, sans signes avant-coureurs apparents.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
Un autre danger grave lié à ce syndrome est le risque plus important d’AVC. La baisse répétée d’oxygénation altère la santé des vaisseaux sanguins. Combinée à l’hypertension, cette fragilité vasculaire augmente significativement la probabilité d’un accident cérébral, parfois irréversible.
Comment éviter les risques liés à l’apnée du sommeil ?
Face aux dangers du syndrome de l’apnée obstructive du sommeil (SAOS), une prise en charge adaptée permet de limiter les complications et de retrouver une meilleure qualité de vie. Plusieurs approches complémentaires existent.
Le diagnostic médical spécialisé
La première étape est d’obtenir un diagnostic précis. Cela passe par une consultation médicale et, si nécessaire, par des examens spécifiques comme la polygraphie ventilatoire (enregistrement à domicile des cycles respiratoires) ou la polysomnographie (examen complet du sommeil en centre spécialisé). Ces tests permettent d’évaluer la sévérité des apnées et d’orienter vers le traitement le plus adapté.
Le traitement de référence : la CPAP
La ventilation en pression positive continue (CPAP) est la solution la plus efficace. Cet appareil maintient les voies respiratoires supérieures ouvertes en permanence grâce à un flux d’air continu. Son efficacité est largement prouvée : il supprime les apnées, réduit les ronflements et diminue significativement les risques cardiovasculaires. Dès les premières nuits, de nombreux patients constatent une amélioration nette de leur énergie et de leur concentration.
Les autres traitements possibles
Dans certains cas, une orthèse d’avancée mandibulaire peut être prescrite. Cet appareil dentaire repositionne la mâchoire inférieure pour faciliter le passage de l’air. Lorsque les apnées sont liées à une anomalie anatomique (cloison nasale déviée, amygdales volumineuses, excès de tissus), une intervention chirurgicale peut être envisagée afin de libérer les voies respiratoires.
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L’apnée du sommeil expose à des dangers sérieux. La CPAP est aujourd’hui le traitement de référence pour supprimer les apnées, améliorer la qualité du sommeil et protéger durablement votre santé.
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FAQ – Apnée du sommeil et risques
L’apnée du sommeil peut-elle être mortelle ?
Les apnées en tant que telles ne sont pas mortelles. Mais non traitées, elles favorisent l’apparition de maladies cardiovasculaires graves (AVC, infarctus) et augmentent le risque d’accidents liés à la somnolence.
L’apnée du sommeil touche-t-elle uniquement les personnes en obésité ?
Non. Même si l’obésité est un facteur aggravant, les apnées peuvent aussi toucher des personnes minces, notamment en raison de particularités anatomiques ou de l’âge.
Quels sont les premiers signes qui doivent alerter ?
Les ronflements fréquents, les pauses respiratoires observées par l’entourage, la fatigue au réveil et la somnolence diurne sont des signaux à ne pas ignorer.
La CPAP réduit-elle vraiment les risques cardiovasculaires ?
Oui. De nombreuses études montrent que la ventilation en pression positive continue réduit les apnées et améliore la santé cardiaque sur le long terme.
Les enfants peuvent-ils aussi être concernés par l’apnée du sommeil ?
Oui. Chez l’enfant, l’apnée du sommeil peut être liée à une hypertrophie des amygdales ou des végétations adénoïdes. Un dépistage précoce est essentiel pour éviter des complications de croissance et de concentration.



